ah ca y est, j'ai réussi a trouver une gwerz (complainte) fabuleuse que vous avez surement entendu parlé. Il s'agit de la gwerz Ker Is (complainte de la Ville d'Ys). Légende ou réalité, croyez ce que vous voudrez !!!
Gwerz Kêr Is
Petra 'zo nevez e kêr Is
Maz eo ken foll ar yaouankis,
Mar glevan me ar binioù,
Ar Vrombard hag an telennoù.
E Kêr Is n'eus netra nevez,
Met an ebatoù 'vez bemdeiz,
E Kêr Is n'eus nemet traou gozh,
Hag an ebatoù 'vez beb noz.
Bodennoù drez 'zo diwanet,
E dor an ilizoù serret,
Ha war ar baourien o ouelañ,
E hiser ar chas d'o drailhañ.
Ahes merc'h ar Roue Gralon,
Tan an ifern en he c'halon,
Ar penn kentañ deus an diroll,
A gas ar gêr d'he heul da goll.
Sant Gwenole gant kalonad,
'Zo bet meur a wech kaout he zad,
Ha gant druez an den doue,
A n'eus lavaret d'ar Roue :
"Gralon, Gralon, lakaet evez,
D'an disurjoù a ren Ahez,
Rak tremenet 'vo an amzer,
Pa skwilho doue e gonner".
Hag ar Roue fur spouronet,
D'e verc'h en deus bet kelennet;
Met diskaret gant ar gozhni,
N'eus mui an nerzh da stourm outi.
Ha skuizh gant rebechoù he zad,
Evit mont deus e zaoulagad
En deus graet gant drouksperejoù,
Ur pales kaer tost d'ar sklujoù.
Eno, gant heh amouroujen,
Ema fenoz an abadenn,
Eno, en aour hag en perlez,
Evel an heol a bar Ahez.
La complainte de la ville d'Ys
Qu'y a-t-il de nouveau dans la ville d'Ys,
Puisque la jeunesse est aussi folle.
Puisque j'entends ainsi les biniou,
Les bombardes et les harpes.
Il n'y a rien de nouveau dans la ville d'Ys,
Seulement les ébats de tous les jours,
Il n'y a en la ville d'Ys que des vieilles choses,
Et des ébats de toutes les nuits.
Des bosquets de ronce ont poussé,
Dans les portes des églises fermées,
Et sur les pauvres pleurant,
On excite les chiens à les mordre.
Ahès la fille du Roi Gradlon,
Le feu de l'enfer en son coeur,
A la tête de la débauche,
Mène à sa suite la ville à sa perte.
Saint Gwenolé, avec peine de coeur,
Est venu trouver son père bien souvent,
Et avec pitié, l'homme de Dieu,
A dit au Roi :
"Gradlon, Gradlon, prêtez attention,
Aux désordres que mène Ahès,
Car le temps sera passé,
Quand Dieu jettera sa colère".
Et le Roi sage, courroucé,
Sa fille a conseillé,
Mais affaibli par la vieillesse,
N'a plus la force de la combattre.
Fatiguée des reproches de son père,
Et pour quitter son regard,
A construit avec l'aide des mauvais esprits,
Un beau palais près des écluses.
Là, avec ses amoureux,
Il y a le soir des aubades,
Là, dans l'or et les perles,
Comme le soleil, Ahès rayonne.